Eskétamine (chlorhydrate) 28 mg/0,2 ml (140 mg/ml) solution pour pulvérisation nasale

pill

Informations générales

Source : ANSM

indication

Indications et autres usages documentés

side-effect

Posologie

La décision de prescrire Spravato doit être prise par un psychiatre.

Spravato est destiné à être auto-administré par le patient sous la surveillance directe d'un professionnel de santé.

Une séance de traitement consiste en une administration par voie nasale de Spravato et une période d'observation post-administration. L'administration et l'observation post-administration de Spravato doivent avoir lieu dans un cadre clinique approprié.

<u>Évaluation avant traitement </u>

Avant l'administration de Spravato la pression artérielle doit être mesurée.

Si la pression artérielle initiale est élevée, les risques d'augmentation à court terme de la pression artérielle ainsi que le bénéfice du traitement par Spravato doivent être pris en compte (voir

rubrique 4.4). Spravato ne doit pas être administré si une augmentation de la pression artérielle ou de la pression intracrânienne représente un risque grave (voir rubrique 4.3).

Les patients atteints d'une affection cardiovasculaire ou respiratoire cliniquement significative ou instable nécessitent des précautions supplémentaires. Chez ces patients, Spravato doit être administré dans un environnement où un équipement de réanimation approprié et des professionnels de santé ayant reçu une formation en réanimation cardiorespiratoire sont disponibles (voir rubrique 4.4).

<u>Observation post-administration</u>

La pression artérielle doit être réévaluée environ 40 minutes après l'administration de Spravato et par la suite si cliniquement nécessaire (voir rubrique 4.4).

En raison de la possibilité de sédation, de dissociation et d'augmentation de la pression artérielle, les patients doivent être suivis par un professionnel de santé jusqu'à ce qu'ils soient considérés comme cliniquement stables et prêts à quitter l'établissement de santé (voir rubrique 4.4).

<u>Posologie</u>

<i>Traitement des épisodes dépressifs caractérisés résistants</i>

Les recommandations posologiques pour Spravato dans le traitement d'épisode dépressif caractérisé résistant sont fournies dans le Tableau 1 et le Tableau 2 (adultes ≥ 65 ans). Il est recommandé de maintenir la dose reçue par le patient à la fin de la phase d'induction pendant la phase d'entretien. Les adaptations posologiques doivent être faites sur la base de l'efficacité et de la tolérance de la dose précédente. Pendant la phase d'entretien, la posologie de Spravato doit être individualisée à la fréquence la plus basse pour maintenir la rémission/réponse.

<b>Tableau 1 : Posologie recommandée pour Spravato chez les adultes < 65 ans dans le </b><b>traitement d'épisode dépressif caractérisé résistant</b>

<table> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Phase d'induction</b></td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Phase d'entretien</b></td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Semaines 1 à 4 :</b><br/>Dose initiale au jour 1 : 56 mg<br/>Doses suivantes : 56 mg ou 84 mg 2 fois <br/>par semaine</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Semaines 5 à 8 :</b><br/>56 mg ou 84 mg une fois par semaine<br/><b>À partir de la Semaine 9 :</b><br/>56 mg ou 84 mg toutes les 2 semainesou une <br/>fois par semaine</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Les signes indiquant un bénéfice thérapeutique <br/>doivent être évalués à la fin de la phase d'induction, <br/>afin de déterminer la nécessité de poursuivre le <br/>traitement.</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">La nécessité de poursuivre le traitement doit <br/>être régulièrement réexaminée.</td> </tr> </table>

<b>Tableau 2 : Posologie recommandée pour Spravato chez les adultes ≥ 65 ans dans le </b><b>traitement d'épisode dépressif caractérisé résistant</b>

<table> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Phase d'induction</b></td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Phase d'entretien</b></td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Semaines 1 à 4 :</b><br/>Dose initiale au jour 1 : 28 mg<br/>Doses suivantes : 28 mg, 56 mg ou 84 mg <br/>2 fois par semaine, toutes <br/>les modifications de dose <br/>doivent être effectuées <br/>par paliers de 28 mg</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1"><b>Semaines 5 à 8 :</b><br/>28 mg, 56 mg ou 84 mg une fois par semaine, <br/>toutes les modifications de dose doivent être <br/>effectuées par paliers de 28 mg<br/><b>À partir de la Semaine 9 :</b><br/>28 mg, 56 mg ou 84 mg toutes les 2 semaines<br/>ou une fois par semaine, toutes les <br/>modifications de dose doivent être effectuées <br/>par paliers de 28 mg</td> </tr> <tr> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">Les signes indiquant un bénéfice thérapeutique <br/>doivent être évalués à la fin de la phase <br/>d'induction, afin de déterminer la nécessité de <br/>poursuivre le traitement.</td> <td style="text-align: center; vertical-align: middle;" rowspan="1" colspan="1">La nécessité de poursuivre le traitement doit <br/>être régulièrement réexaminée.</td> </tr> </table>

Après l'amélioration des symptômes dépressifs, il est recommandé de maintenir le traitement pendant au moins 6 mois.

<i>Traitement aigu à court terme d'une urgence psychiatrique au cours de l'épisode dépressif caractérisé</i>

La posologie recommandée de Spravato pour les patients adultes (< 65 ans) est de 84 mg deux fois par semaine pendant 4 semaines. La dose peut être réduite à 56 mg en fonction de la tolérance. Après

4 semaines de traitement par Spravato, le traitement antidépresseur (AD) oral doit être poursuivi, sur la base de l'évaluation clinique.

Chez ces patients, le traitement par Spravato doit faire partie d'une prise en charge clinique globale.

<i>Recommandations concernant la prise d'aliments et de boissons avant l'administration du traitement</i>

Étant donné que certains patients peuvent avoir des nausées et des vomissements après l'administration de Spravato, il doit être conseillé aux patients de ne pas manger pendant au moins

2 heures avant l'administration et de ne pas boire de liquides pendant au moins 30 minutes avant l'administration (voir rubrique 4.8).

<i>Corticoïdes par voie nasale ou décongestionnants par voie nasale</i>

Il doit être conseillé aux patients ayant besoin d'utiliser un corticoïde nasal ou un décongestionnant nasal le jour d'une administration de ne pas prendre ces médicaments dans l'heure précédant l'administration de Spravato.

<i>Séance(s) de traitement manquée(s)</i>

Au cours des 4 premières semaines de traitement<u>, </u>les patients ayant manqué une ou plusieurs séance(s) de traitement doivent poursuivre le schéma posologique en cours.

Durant la phase d'entretien, pour les patients présentant un épisode dépressif caractérisé résistant, si les patients manquent une ou plusieurs séance(s) de traitement et si les symptômes dépressifs se sont aggravés sur la base de l'évaluation clinique, il convient d'envisager un retour au schéma posologique précédent (voir tableaux 1 et 2).

<u>Populations particulières</u>

<i>Patients âgés (65 ans et plus)</i>

Chez les patients âgés la dose initiale de Spravato dans le traitement d'épisode dépressif caractérisé résistant est de 28 mg d'eskétamine (jour 1, dose initiale, voir Tableau 2 ci-dessus). Les doses suivantes peuvent être augmentées par paliers de 28 mg jusqu'à 56 mg ou 84 mg, en fonction de l'efficacité et de la tolérance.

Spravato n'a pas été étudié chez les patients âgés en tant que traitement aigu à court terme d'une urgence psychiatrique au cours de l'épisode dépressif caractérisé.

<i>Insuffisance hépatique</i>

Aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance hépatique légère (classe A de Child-Pugh) ou modérée (classe B de Child-Pugh). Toutefois, la dose maximale de 84 mg doit être utilisée avec prudence chez les patients présentant une insuffisance hépatique modérée.

Spravato n'a pas été étudié chez des patients présentant une insuffisance hépatique sévère (classe C de Child-Pugh). L'utilisation dans cette population n'est pas recommandée (voir rubriques 4.4 et 5.2).

<i>Insuffisance rénale</i>

Aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale légère à sévère. Aucune étude sur les patients dialysés n'a été menée.

<i>Patients d'origine japonaise et chinoise présentant des épisodes dépressifs caractérisés résistants</i>

L'efficacité de Spravato chez les patients japonais et chinois a été étudiée, mais n'a pas été démontrée (voir rubrique 5.1).

<i>Population pédiatrique</i>

La sécurité et l'efficacité de Spravato chez les patients pédiatriques âgés de 17 ans et moins n'ont pas été établies. Aucune donnée n'est disponible. L'utilisation de Spravato chez les enfants de moins de 7 ans n'est pas justifiée.

<u>Mode d'administration </u>

Spravato est destiné à une utilisation nasale uniquement. Le dispositif pour pulvérisation nasale est un dispositif à usage unique qui délivre un total de 28 mg d'eskétamine, en deux pulvérisations (une pulvérisation par narine). Pour éviter la perte de médicament, le dispositif ne doit pas être amorcé avant utilisation. Il est destiné à être administré par le patient sous la surveillance d'un professionnel de santé, en utilisant 1 dispositif (pour une dose de 28 mg), 2 dispositifs (pour une dose de 56 mg) ou

3 dispositifs (pour une dose de 84 mg), avec une pause de 5 minutes entre l'utilisation de chaque dispositif.

<i>Éternuement après l'administration</i>

Si un éternuement survient immédiatement après l'administration, aucun nouveau dispositif ne doit être utilisé.

<i>Utilisation de la même narine pour 2 pulvérisations consécutives</i>

En cas d'administration dans la même narine, aucun nouveau dispositif ne doit être utilisé.

L'arrêt du traitement par Spravato ne nécessite pas de diminution progressive de la dose ; d'après les données issues des essais cliniques, le risque d'apparition de symptômes de sevrage est faible.

Source : EMA

side-effect

Contre-indications

  • Anévrisme

  • Atteinte cardiovasculaire

  • Hypertension artérielle

  • Hémorragie cérébrale, antécédent

  • Infarctus du myocarde

  • Patient à risque d'augmentation de la pression intracrânienne

    si constitue un risque grave
interactions

Interactions

Aucune donnée disponible pour l'instant.

side-effect

Fertilité, grossesse et allaitement

Femmes en âge de procréer
Spravato n'est pas recommandé pendant la grossesse et chez les femmes en âge de procréer n'utilisant pas de contraception.
Grossesse
Il n'existe pas de données ou seulement des données limitées sur l'utilisation de l'eskétamine chez des femmes enceintes. Les études chez l'animal ont montré que la kétamine, mélange racémique d'arkétamine et d'eskétamine, induit une neurotoxicité chez les fœtus en développement (voir rubrique 5.3). Un risque similaire avec l'eskétamine ne peut pas être exclu.
Si une femme devient enceinte pendant le traitement par Spravato, le traitement doit être arrêté et la patiente doit être informée dès que possible du risque potentiel pour le fœtus et des options cliniques/thérapeutiques.
Allaitement
On ne sait pas si l'eskétamine est excrétée dans le lait humain. Les données chez l'animal ont mis enévidence l'excrétion de l'eskétamine dans le lait. Un risque pour l'enfant allaité ne peut être exclu. Une décision doit être prise soit d'interrompre l'allaitement soit d'interrompre/de s'abstenir du traitement par Spravato en prenant en compte le bénéfice de l'allaitement pour l'enfant au regard du bénéfice du traitement pour la femme.
Fertilité
Les études menées chez l'animal ont montré que l'eskétamine n'a pas d'effet sur la fertilité et les fonctions de reproduction.

Source : EMA

side-effect

Propriétés pharmacologiques

Classe pharmacothérapeutique : Psychoanaleptiques ; autres antidépresseurs, code ATC : N06AX27.
Mécanisme d'action
L'eskétamine est l'énantiomère S de la kétamine racémique. Il s'agit d'un antagoniste non sélectif et non compétitif des récepteurs de la N-méthyl-D-aspartate (NMDA), récepteurs ionotropiques au glutamate. En tant qu'antagoniste des récepteurs NMDA, l'eskétamine produit une augmentation transitoire de la libération de glutamate, conduisant à des augmentations de la stimulation des récepteurs à acide α-amino-3-hydroxy-5-méthyl-4-isoxazolepropionique (AMPAR) et entraînant à son tour des augmentations de la signalisation neurotrophique qui pourraient contribuer à la restauration de la fonction synaptique dans les régions du cerveau impliquées dans la régulation de l'humeur et du comportement émotionnel. La restauration de la neurotransmission dopaminergique dans les régions du cerveau impliquées dans la récompense et la motivation, et la diminution de la stimulation des régions du cerveau impliquées dans l'anhédonie, peuvent contribuer à la rapidité d'action.
Effets pharmacodynamiques
Risque d'abus
Dans une étude évaluant le risque d'abus des consommateurs de diverses drogues à des fins récréatives (n=41), les doses uniques d'eskétamine en pulvérisation nasale (84 mg et 112 mg) et de kétamine par voie intraveineuse (0,5 mg/kg perfusé sur 40 minutes) comme contrôle positif ont conduit à des scores significativement plus élevés que le placebo dans les évaluations individuelles
« d'appréciation de substances » et sur les autres perceptions subjectives du médicament.
Efficacité et sécurité clinique
L'efficacité et la sécurité de la pulvérisation nasale de Spravato ont été évaluées dans cinq études cliniques de Phase 3 (TRD3001, TRD3002, TRD3003, TRD3004 et TRD3005) chez des patients adultes (âgés de 18 à 86 ans) présentant une dépression résistante selon les critères du DSM-5 définissant un épisode dépressif caractérisé et non répondeurs à au moins deux traitements antidépresseurs (AD) oraux, administrés à une dose et pendant une durée adéquates, dans l'épisode dépressif caractérisé en cours. 1 833 patients adultes ont été recrutés, parmi lesquels 1 601 ont été exposés à Spravato. De plus, 202 patients ont été randomisés (dont 122 ont reçu Spravato) dans une étude de phase 2 (TRD2005) au Japon, 252 patients ont été randomisés (dont 126 ont reçu Spravato) dans une étude de phase 3 (TRD3006) principalement en Chine et 676 patients ont été randomisés (dont 334 ont reçu Spravato) dans une étude de phase 3 (TRD3013).
L'efficacité et la sécurité de Spravato en solution pour pulvérisation nasale ont été évaluées dans deux études cliniques de Phase 3 chez des patients adultes (âgés de 18 à 64 ans) présentant un épisode dépressif caractérisé modéré à sévère (score MADRS total > 28), et ayant répondu par l'affirmative aux questions du Mini Entretien Neuropsychiatrique International (MINI – Mini International Neuropsychiatric Interview) B3 (« Avez-vous pensé [même momentanément] à vous blesser ou à vous faire du mal, avec au moins une légère intention de mourir ou conscience que vous pourriez en mourir ou avez-vous pensé au suicide [c'est-à-dire à vous tuer ?] ») et B10 (« Avez-vous eu l'intention de passer à l'acte et de vous tuer au cours des dernières 24 heures ? »). 456 patients ont été recrutés, parmi lesquels 227 patients ont été exposés à Spravato.
Dépression résistante – Études à court terme
Spravato a été évalué dans trois études de Phase 3 à court terme (4 semaines) randomisées, en double aveugle, contrôlées versus traitement actif, chez des patients présentant une dépression résistante. Les études TRANSFORM-1 (TRD3001) et TRANSFORM-2 (TRD3002) ont été conduites chez des adultes (18 à < 65 ans) et l'étude TRANSFORM-3 (TRD3005) a été conduite chez des adultes âgés de
≥ 65 ans. Les patients des études TRD3001 et TRD3002 ont débuté le traitement par Spravato 56 mg plus un nouvel AD oral en prise quotidienne ou un nouvel AD oral en prise quotidienne plus placebo en pulvérisation nasale au jour 1. Les doses de Spravato ont été maintenues à 56 mg ou ajustées à
84 mg ou en correspondance au placebo en pulvérisation nasale administrés deux fois par semaine durant une phase d'induction en double aveugle de 4 semaines. Les doses de Spravato de 56 mg ou 84 mg étaient fixes dans l'étude TRD3001 et flexibles dans l'étude TRD3002. Dans l'étude TRD3005, les patients (≥ 65 ans) ont débuté le traitement par Spravato 28 mg plus un nouvel AD oral en prise quotidienne ou un nouvel AD oral en prise quotidienne plus placebo en pulvérisation nasale (jour 1). Les doses de Spravato ont été ajustées à une dose de 56 mg ou 84 mg ou en correspondance au placebo en pulvérisation nasale correspondant administré deux fois par semaine durant une phase d'induction en double aveugle de 4 semaines. Dans les études de doses flexibles, TRD3002 et TRD3005, l'augmentation de la dose de Spravato était basée sur le jugement clinique et la dose pouvait être réduite en fonction de la tolérance. Un nouvel AD oral (IRSN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline) était initié en ouvert au jour 1 dans toutes les études. Le choix du nouvel AD oral était effectué par l'investigateur sur la base des antécédents thérapeutiques du patient. Dans toutes les études à court-terme, le critère d'efficacité principal était la modification du score total MADRS de l'inclusion au jour 28.
Les caractéristiques démographiques et de la maladie des patients à l'inclusion dans les études TRD3002, TRD3001, et TRD 3005 sont présentées dans le Tableau 4.
Tableau 4 : Caractéristiques démographiques à l'inclusion des études TRD3002, TRD3001, et TRD 3005 (ensemble d'analyse intégral)
Etude TRD3002
(N=223)
Etude TRD3001
(N=342)
Etude TRD3005
(N=137)
Age, années
Médiane (Intervalle) 47,0 (19 ; 64) 47,0 (18 ; 64) 69,0 (65 ; 86)
Sexe, n (%)
Homme 85 (38,1%) 101 (29,5%) 52 (38,0%)
Femme 138 (61,9%) 241 (70,5%) 85 (62,0%)
Origine ethnique, n (%)
Blanc 208 (93,3%) 262 (76,6%) 130 (94,9%)
Noir ou Afro-Américain 11 (4,9%) 19 (5,6%) --
AD oraux antérieurs avec non-réponse (i.e., échec d'antidépresseurs)
Nombre d'antidépresseurs spécifiques, n (%)
2 136 (61,0%) 167 (48,8%) 68 (49,6%)
3 ou plus 82 (36,8%) 167 (48,8%) 58 (42,3%)
AD oral nouvellement initié à la randomisation, n (%)
IRSN 152 (68,2%) 196 (57,3%) 61 (44,5%)
ISRS 71 (31,8%) 146 (42,7%) 76 (55,5%)
Sorti de l'étude (quelle que
soit la raison), n/N (%)
30/227 (13,2%) 31/346 (9,0%) 16/138 (11,6%)

Dans l'étude à dose flexible TRD3002, au jour 28, 67% des patients randomisés dans le groupe Spravato prenaient 84 mg. Dans l'étude TRD3002, eskétamine plus un nouvel AD oral ont été associés à une supériorité statistique et cliniquement significative comparativement à un nouvel AD oral (IRSN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline) plus placebo en pulvérisation nasale (Tableau 5) et une réduction des symptômes a été observée dès
24 heures post-administration.
Dans l'étude TRD3001, un effet du traitement cliniquement significatif sur la modification des scores totaux MADRS entre l'inclusion et la fin de la phase d'induction de 4 semaines a été observé en faveur de Spravato plus un nouvel AD oral par comparaison à un nouvel AD oral (ISRN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline) plus placebo en pulvérisation nasale (Tableau 5). Dans l'étude TRD3001, l'effet du traitement pour le groupe Spravato 84 mg plus AD oral par rapport au groupe AD oral plus placebo n'était pas statistiquement significatif.
Dans l'étude TRD3005, au jour 28, 64% des patients randomisés dans le groupe Spravato prenaient 84 mg, 25% prenaient 56 mg et 10% 28 mg. Dans l'étude TRD3005, un effet du traitement cliniquement significatif mais pas statistiquement significatif sur la modification des scores totaux MADRS entre l'inclusion et la fin de la phase d'induction de 4 semaines a été observé en faveur de Spravato plus un nouvel AD oral par comparaison à un nouvel AD oral (IRSN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline) plus placebo en pulvérisation nasale (Tableau 5). Les analyses des sous-groupes montrent une efficacité limitée dans la population âgée de plus de 75 ans.
Tableau 5 : Résultats du critère principal d'efficacité pour la modification du score total MADRS dans les essais cliniques de 4 semaines (BOCF (Baseline Observation Carried Forward) ANCOVA*)
N° de
l'étude
Groupe de
traitement§
Nombre de
patients
Score
moyen à
l'inclusion
(ET)
Modification
de la MMC
entre
l'inclusion et
la fin de la
Semaine 4
(ES)
Différence
de MMC
(IC à 95%)†
TRD3001 Spravato 56 mg + AD
oral
115 37,4 (4,8) -18,9 (1,3) -4,3
(-7,8, -0,8)#
Spravato 84 mg + AD
oral
114 37,8 (5,6) -16,2 (1,3) -1,2
(-4,7, 2,3)#
AD oral + placebo en
pulvérisation nasale
113 37,5 (6,2) -14,7 (1,3)
TRD3002 Spravato (56 mg ou
84 mg) + AD oral
114 37,0 (5,7) -17,7 (1,3) -3,5
(-6,7, -0,3) ‡
AD oral + placebo en
pulvérisation nasale
109 37,3 (5,7) -14,3 (1,3)
TRD3005
(≥ 65 ans)
Spravato (28 mg,
56 mg ou
84 mg) + AD oral
72 35,5 (5,9) -10,1 (1,7) -2,9
(-6,5, 0,6)#
AD oral + placebo en
pulvérisation nasale
65 34,8 (6,4) -6,8 (1,7)

ET = écart type ; ES = erreur standard ; MMC = moyenne des moindres carrés ; IC = intervalle de confiance ;
AD = antidépresseur
* Analyse ANCOVA, avec report de l'observation de référence, ce qui signifie que pour un patient qui arrête le traitement, on suppose que son niveau de dépression revient au niveau de référence (à savoir, le niveau de dépression est le même qu'avant le traitement)
§ eskétamine ou placebo administré par voie nasale ; AD oral = un nouvel AD (IRSN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline)
† Différence (Spravato + AD oral moins AD oral + placebo en pulvérisation nasale) de la moyenne des moindres carrés par rapport à l'inclusion
‡ Groupe de traitement qui était supérieur de manière statistiquement significative à AD oral + placebo en pulvérisation nasale
# Estimation non biaisée de la médiane (c'est-à-dire combinaison pondérée des MMC de la différence par rapport à AD oral + placebo en pulvérisation nasale), et intervalle de confiance flexible à 95%
Taux de réponse et de rémission
La réponse était définie comme une réduction ≥ 50% du score total MADRS par rapport à l'inclusion dans la phase d'induction. Sur la base de la réduction du score total MADRS par rapport à l'inclusion, la proportion de patients dans les études TRD3001, TRD3002 et TRD3005 ayant obtenu une réponse à Spravato plus AD oral était supérieure à celle observée pour l'AD oral plus placebo en pulvérisation nasale tout au long de la phase d'induction en double aveugle de 4 semaines (Tableau 6).
La rémission était définie comme un score total MADRS ≤ 12. Dans l'ensemble des trois études, une proportion supérieure de patients traités par Spravato plus AD oral était en rémission à la fin de la phase d'induction en double aveugle de 4 semaines comparativement à ceux recevant l'AD oral plus placebo en pulvérisation nasale (Tableau 6).
Tableau 6 : Taux de réponse et de rémission dans les essais cliniques de 4 semaines sur la base des données BOCF*
N° de
l'étude
Groupe de
traitement§
Nombre de patients (%)
Taux de réponse Taux de
rémission
24 heures Semaine
1
Semaine
2
Semaine
3
Semaine
4
Semaine
4
TRD3001 Spravato
56 mg + AD
oral
20
(17,4%)
21
(18,3%)
29
(25,2%)
52
(45,2%)
61
(53,0%)
40
(34,8%)
Spravato
84 mg + AD
oral
17
(14,9%)#
16
(14,0%)
25
(21,9%)
33
(28,9%)
52
(45,6%)
38
(33,3%)
AD oral +
placebo en
pulvérisation
nasale
8
(7,1%)
5
(4,4%)
15
(13,3%)
25
(22,1%)
42
(37,2%)
33
(29,2%)
TRD3002 Spravato
56 mg ou
84 mg + AD
oral
18
(15,8%)
15
(13,2%)
29
(25,4%)
54
(47,4%)
70
(61,4%)
53
(46,5%)
AD oral +
placebo en
pulvérisation
nasale
11
(10,1%)
13
(11,9%)
23
(21,1%)
35
(32,1%)
52
(47,7%)
31
(28,4%)
TRD3005
(≥ 65 ans)
Spravato
28 mg,
56 mg ou
84 mg + AD
oral
ND 4
(5,6%)
4
(5,6%)
9
(12,5%)
17
(23,6%)
11
(15,3%)
AD oral +
placebo en
pulvérisation
nasale
ND 3
(4,6%)
8
(12,3%)
8
(12,3%)
8
(12,3%)
4
(6,2%)

AD = antidépresseur ; ND = non disponible
* Projection avec report de l'observation de référence, ce qui signifie que pour un patient qui arrête le traitement, on suppose que son niveau de dépression revient au niveau de référence (à savoir, le niveau de dépression est le même qu'avant le traitement).
§ Spravato ou placebo administré par voie nasale ; AD oral = un nouvel AD (IRSN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline)
† La réponse était définie comme une réduction ≥ 50% du score total MADRS par rapport à l'inclusion
‡ La rémission était définie comme un score total MADRS ≤12
# La première dose était Spravato 56 mg + AD oral
Dépression résistante– Études à long terme
Étude de prévention des rechutes
Le maintien de l'efficacité du traitement antidépresseur a été démontré dans un essai de prévention des rechutes. L'étude SUSTAIN-1 (TRD3003) était une étude de prévention des rechutes, à long terme, randomisée, en double aveugle, contrôlée versus traitement actif, avec groupes parallèles, multicentrique. Le critère principal d'évaluation de la prévention des rechutes dépressives a été mesuré selon le délai avant rechute. Un total de 705 patients a été recruté : 437 recrutés directement ;
150 transférés de l'étude TRD3001 et 118 transférés de l'étude TRD3002. Les patients recrutés directement ont reçu Spravato (56 mg ou 84 mg deux fois par semaine) plus un AD oral dans une phase d'induction en ouvert de 4 semaines. A la fin de la phase d'induction en ouvert, 52% des patients étaient en rémission (score total MADRS ≤ 12) et 66% des patients étaient répondeurs (amélioration ≥ 50% du score total MADRS). Les patients répondeurs (455) ont continué à recevoir le traitement par Spravato plus AD oral dans une phase d'optimisation de 12 semaines. Après la phase d'induction, les patients recevaient Spravato chaque semaine pendant 4 semaines et à partir de la semaine 8, un algorithme (basé sur le MADRS) était utilisé pour déterminer la fréquence d'administration. Les patients en rémission (c'est-à-dire que le score total MADRS était ≤ 12) recevaient une dose toutes les 2 semaines ; toutefois, si le score total MADRS augmentait > 12, alors la fréquence était augmentée à une administration hebdomadaire pour les 4 semaines suivantes ; avec pour objectif de maintenir les patients à la fréquence d'administration la plus basse pour le maintien de la rémission/réponse. Après la période de traitement de 16 semaines, les patients en rémission stable (n=176) ou réponse stable (n=121) ont été randomisés pour continuer le traitement par Spravato ou arrêter Spravato et passer au placebo en pulvérisation nasale. La rémission stable était définie comme un score total MADRS ≤ 12 pendant au moins 3 des 4 dernières semaines de la phase d'optimisation et une réponse stable était définie comme une réduction ≥ 50% du score total MADRS par rapport à l'inclusion pendant les 2 dernières semaines de la phase d'optimisation, mais sans rémission stable.
Rémission stable
Les patients en rémission stable ayant poursuivi le traitement par Spravato plus AD oral ont présenté un délai avant rechute des symptômes dépressifs plus long, de manière statistiquement significative, comparativement aux patients ayant reçu un nouvel AD oral (IRSN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline) plus placebo en pulvérisation nasale (Figure 1). La rechute était définie comme un score total MADRS ≥ 22 pendant 2 semaines consécutives ou une hospitalisation pour une aggravation de la dépression ou tout autre événement cliniquement pertinent indicateur d'une rechute. Le délai médian avant rechute dans le groupe recevant un nouvel AD oral (IRSN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline) plus placebo pulvérisation nasale était de 273 jours, tandis que le délai médian n'a pas pu être estimé pour Spravato plus AD oral, car ce groupe n'a jamais atteint un taux de rechute de 50%.
Figure 1 : Délai avant rechute chez les patients en rémission stable dans l'étude TRD3003 (ensemble d'analyse intégral)
Pour les patients en rémission stable, le taux de rechute basé sur les estimations de Kaplan-Meier au cours des périodes de suivi de 12 et 24 semaines en double aveugle, était respectivement de 13% et 32% dans le groupe Spravato et de 37% et 46% dans le groupe placebo en pulvérisation nasale.
Réponse stable
Les résultats d'efficacité étaient également similaires pour les patients présentant une réponse stable ayant poursuivi le traitement par Spravato plus AD oral ; les patients ont présenté un délai avant rechute des symptômes dépressifs plus long, de manière statistiquement significative, comparativement aux patients ayant reçu un nouvel AD oral (IRSN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline) plus le placebo en pulvérisation nasale
(Figure 2). Le délai médian avant rechute dans le groupe ayant reçu un nouvel AD oral (IRSN : duloxétine, venlafaxine à libération prolongée ; ISRS : escitalopram, sertraline) plus placebo en pulvérisation nasale (88 jours) était plus court que dans le groupe Spravato plus AD oral (635 jours).
Figure 2 : Délai avant rechute chez les patients présentant une réponse stable dans
l'étude TRD3003 (ensemble d'analyse intégral)
Pour les patients présentant une réponse stable, le taux de rechute basé sur les estimations de Kaplan-Meier au cours des périodes de suivi de 12 et 24 semaines en double aveugle, était respectivement de 21% et 21% dans le groupe Spravato et de 47% et 56% dans le groupe placebo en pulvérisation nasale.
Le recrutement dans l'étude TRD3003 s'est échelonné sur environ 2 ans. La phase d'entretien a été de durée variable et s'est poursuivie jusqu'à ce que chaque patient présente une rechute des symptômes dépressifs ou arrête pour toute autre raison, ou jusqu'à ce qu'il soit mis fin à l'étude, le nombre d'événements de rechute requis ayant été atteint. Le nombre d'expositions a été influencé par l'arrêt de l'étude à un nombre prédéterminé de rechutes sur la base de l'analyse intermédiaire. Après une période initiale de 16 semaines de traitement par Spravato plus AD oral, la durée médiane d'exposition à Spravato dans la phase d'entretien était de 4,2 mois (intervalle : 1 jour à 21,2 mois) chez les patients traités par Spravato (rémission stable et réponse stable). Dans cette étude, 31,6% des patients ont reçu Spravato pendant plus de 6 mois et 7,9% des patients ont reçu Spravato pendant plus d'1 an dans la phase d'entretien.
Fréquence d'administration
La fréquence d'administration utilisée la majorité du temps durant la phase d'entretien est présentée dans le Tableau 7. Parmi les patients randomisés pour recevoir Spravato, 60% ont reçu la dose de
84 mg et 40% ont reçu la dose de 56 mg.
Tableau 7 : Fréquence d'administration utilisée la majorité du temps ; phase d'entretien
(étude TRD3003)
Rémission stable Répondeurs stables
Spravato +
AD oral
(N=90)
AD oral + Spravato +
AD oral
(N=62)
AD oral +
placebo en placebo en
pulvérisation pulvérisation
nasale nasale
(N=86) (N=59)
Fréquence d'administration utilisée la majorité du temps
Chaque semaine 21 (23,3%) 27 (31,4%) 34 (54,8%) 36 (61,0%)
Une semaine sur deux 62 (68,9%) 48 (55,8%) 21 (33,9%) 19 (32,2%)
Chaque semaine ou une 7 (7,8%) 11 (12,8%) 7 (11,3%) 4 (6,8%)
semaine sur deux

Étude TRD3013 (ESCAPE-TRD)
L'efficacité de Spravato a été évaluée dans une étude à long terme randomisée, en ouvert, contrôlée versus comparateur actif, avec évaluateur en aveugle (TRD3013), dans laquelle Spravato a été comparé à la quétiapine à libération prolongée (LP) chez 676 patients adultes (âgés de 18 à 74 ans) présentant une dépression résistante qui ont continué à prendre leur AD oral en cours (un ISRS ou un IRSN). Les patients ont reçu un traitement par Spravato à dose flexible (28, 56, ou 84 mg) ou par quétiapine LP, conformément aux recommandations posologiques des RCP en vigueur au moment de l'étude.
Le critère d'efficacité principal était la rémission (score total MADRS ≤ 10) à la Semaine 8 et le critère d'efficacité secondaire majeur était le maintien de l'absence de rechute jusqu'à la Semaine 32 après la rémission à la Semaine 8. La rechute était définie par un score total MADRS ≥ 22 pendant
2 semaines consécutives ou une hospitalisation pour aggravation de la dépression ou tout autre événement cliniquement pertinent indiquant une rechute.
Les données démographiques et les caractéristiques de la maladie des patients à l'inclusion étaient similaires entre les groupes Spravato plus AD oral et quétiapine LP plus AD oral. Les scores totaux MADRS moyens (ET) à l'inclusion étaient de 31,4 (6,06) pour le groupe Spravato plus AD oral et de 31,0 (5,83) pour le groupe quétiapine LP plus AD oral.
Spravato plus AD oral a démontré une supériorité cliniquement et statistiquement significative par rapport à la quétiapine LP plus AD oral à la fois sur le critère d'efficacité principal (Tableau 8) et le critère d'efficacité secondaire majeur (Tableau 9).
Tableau 8 : Résultats du critère d'efficacité principal pour l'étude TRD3013a
Groupe de traitement Spravato + AD oral Quétiapine XR + AD oral
Nombre de patients en
rémission à la Semaine 8
91/336 (27,1 %) 60/340 (17,6 %)
Différence de risque ajustée en
pourcentage (IC à 95 %)b
9,5 (3,3, 15,8)
Valeur de pc P = 0,003

IC = intervalle de confiance ; AD = antidépresseur; LP = libération prolongée
a Un patient qui a arrêté le traitement de l'étude avant la Semaine 8 a été considéré comme un résultat négatif (c.à.d. de non rémission). Pour les patients pour lesquels aucun résultat MADRS n'était disponible à la visite de la Semaine 8, mais qui n'ont pas arrêté le traitement de l'étude, ou qui ne sont pas sortis de l'étude avant la Semaine 8, la LOCF du score MADRS a été appliquée.
b Une estimation Mantel-Haenszel de la différence de risque, stratifiée par groupe d'âges (18-64 ; ≥ 65) et par le nombre total d'échecs de traitement est utilisée. Cette différence estimée indique un avantage pour l'eskétamine.
c Test de Cochran–Mantel–Haenszel (CMH), ajustant les groupes d'âges (18-64 ; ≥ 65) et le nombre total d'échecs de traitement.
Tableau 9 : Résultats du critère d'efficacité secondaire majeur pour l'étude TRD3013a
Groupe de traitement Spravato + AD oral Quétiapine LP + AD oral
Nombre de patients à la fois en
rémission à la Semaine 8 et
sans rechute à la Semaine 32
73/336 (21,7 %) 48/340 (14,1 %)
Différence de risque ajustée en
pourcentage (IC à 95 %)b
7,7 (2,0, 13,5)
Valeur de pc P = 0,008

IC = intervalle de confiance ; AD = antidépresseur ; LP = libération prolongée
a Un patient qui a arrêté le traitement de l'étude avant la Semaine 8 a été considéré comme un résultat négatif (c.à.d. de non rémission). Pour les patients pour lesquels aucun résultat MADRS n'était disponible à la visite de la Semaine 8, mais qui n'ont pas arrêté le traitement de l'étude, ou qui ne sont pas sortis de l'étude avant la Semaine 8, la LOCF du score MADRS a été appliquée.
b Une estimation Mantel-Haenszel de la différence de risque, stratifiée par groupe d'âges (18-64 ; ≥ 65) et par le nombre total d'échecs de traitement est utilisée. Cette différence estimée indique un avantage pour l'eskétamine.
c Test de Cochran–Mantel–Haenszel (CMH), ajustant les groupes d'âges (18-64 ; ≥ 65) et le nombre total d'échecs de traitement.
Sur la période de traitement de 32 semaines, les taux d'arrêt de traitement en raison d'événements indésirables, de manque d'efficacité et en général étaient respectivement, de 4,2 %, 8,3 %, et 23,2 % pour les patients du groupe Spravato plus AD oral et respectivement, de 11,5 %, 15,0 %, et 40,3 % pour les patients du groupe quétiapine LP plus AD oral.
Dépression résistante – Etude à court terme chez les patients japonais
L'efficacité de Spravato a également été évaluée dans une étude à court terme (4 semaines), randomisée, en double aveugle, contrôlée versus substance active, (étude TRD2005) chez 202 patients japonais adultes présentant une dépression résistante. Les patients ont reçu 4 semaines de traitement (phase d'induction) par Spravato à dose fixe de 28 mg, 56 mg, 84 mg ou un placebo en pulvérisation nasale tout en poursuivant l'antidépresseur oral en cours. Le critère d'efficacité principal était la modification du score total MADRS entre l'inclusion et le jour 28. Les caractéristiques démographiques et de la maladie des patients à l'inclusion étaient similaires entre les groupes recevant Spravato plus l'antidépresseur et celui recevant le placebo en pulvérisation nasale plus l'antidépresseur.
Dans l'étude TRD2005, aucune différence statistiquement significative dans la variation du score total MADRS entre l'inclusion et la fin de la phase d'induction de 4 semaines n'a été observée pour aucune des doses étudiées de Spravato plus antidépresseur oral par rapport à antidépresseur oral plus placebo en pulvérisation nasale (Tableau 10).
Tableau 10 : Résultats du critère principal d'efficacité pour la variation du score total MADRS pour l'étude TRD2005 de 4 semaines chez les patients japonais (modèle mixte à mesures répétées)
Groupe de traitement Nombre de
patients
Score moyen
à l'inclusion
(écart type)
Modification
de la MMC
entre
l'inclusion et
la fin de la
Semaine 4
(ES)
Différence de
MMC (IC à
90 %)†,#
Spravato 28 mg + AD oral 41 38,4 (6,1) -15,6 (1,8) -1,0
-5,77 ; 3,70
Spravato 56 mg + AD oral 40 37,9 (5,4) -14,0 (1,9) 0,6
-4,32 ; 5,47
Spravato 84 mg + AD oral 41 35,9 (5,3) -15,5 (1,8) -0,9
-5,66 ; 3,83
AD oral + placebo en pulvérisation
nasale
80 37,7 (5,7) -14,6 (1,3)

ET = écart type ; ES = erreur standard ; MMC = moyenne des moindres carrés ; IC = intervalle de confiance ;
AD = antidépresseur.
† Différence (Spravato + AD oral moins AD oral + placebo en pulvérisation nasale) dans la variation de la moyenne des moindres carrés par rapport à l'inclusion.
# L'intervalle de confiance est basé sur l'ajustement de Dunnett.
Dépression résistante – Etude à court terme chez les patients chinois
L'efficacité de Spravato a également été évaluée dans une étude à court terme (4 semaines), randomisée, en double aveugle, contrôlée versus substance active, (étude TRD3006) chez 252 patients adultes (224 patients chinois, 28 patients non chinois) présentant une dépression résistante.
Les patients ont reçu 4 semaines de traitement (phase d'induction) par Spravato à dose flexible (56 mg ou 84 mg) ou un placebo en pulvérisation nasale, en plus d'un antidépresseur oral nouvellement initié. Le critère d'efficacité principal était la modification du score total MADRS entre l'inclusion et le jour 28. Les caractéristiques démographiques et de la maladie des patients à l'inclusion étaient similaires entre les groupes recevant Spravato plus l'antidépresseur et celui recevant le placebo en pulvérisation nasale plus l'antidépresseur.
Dans l'étude TRD3006, aucune différence statistiquement significative dans la variation du score total MADRS entre l'inclusion et la fin de la phase d'induction de 4 semaines n'a été observée pour Spravato plus antidépresseur oral par rapport à antidépresseur oral plus placebo en pulvérisation nasale (Tableau 11).
Tableau 11:Résultats du critère principal d'efficacité pour la variation du score total MADRS pour l'étude TRD3006 de 4 semaines (modèle mixte à mesures répétées)
Groupe de traitement Nombre de
patients#
Score moyen
à l'inclusion
(écart type)
Modification
de la MMC
entre
l'inclusion et
la fin de la
Semaine 4
(ES)
Différence de
MMC (IC à
95 %)
Tous les patients
Spravato (56 mg or 84 mg) + AD oral 124 36,5 (5,21) -11,7 (1,09) -2,0
-4,64; 0,55
AD oral + placebo en pulvérisation
nasale
126 35,9 (4,50) -9,7 (1,09)
Population chinoise
Spravato (56 mg or 84 mg) + AD oral 110 36,2 (5,02) -8,8 (0,95) -0,7
-3,35; 1,94
AD oral + placebo en pulvérisation
nasale
112 35,9 (4,49) -8,1 (0,95)

ET = écart type ; ES = erreur standard ; MMC = moyenne des moindres carrés ; IC = intervalle de confiance ;
AD = antidépresseur.
# Deux patients n'ont pas reçu d'AD oral et n'ont pas été inclus dans l'analyse de l'efficacité.
† Différence (Spravato + AD oral moins AD oral + placebo en pulvérisation nasale) dans la variation de la moyenne des moindres carrés par rapport à l'inclusion.
Traitement aigu à court terme d'une urgence psychiatrique au cours de l'épisode dépressif caractérisé
Spravato a été évalué dans deux études identiques de phase 3 à court terme (4 semaines) randomisées, en double aveugle, multicentriques, contrôlées versus placebo, Aspire I (SUI3001) et Aspire II (SUI3002) chez des patients adultes présentant un épisode dépressif caractérisé modéré à sévère (score MADRS total >28) et ayant répondu par l'affirmative aux questions MINI B3 (« Avez-vous pensé [même momentanément] à vous blesser ou à vous faire du mal, avec au moins une légère intention de mourir ou conscience que vous pourriez en mourir ou avez-vous pensé au suicide [c'est-à-dire à vous
tuer ?] ») et B10 (« Avez-vous eu l'intention de passer à l'acte et de vous tuer au cours des dernières 24 heures ? »). Dans ces études, les patients ont reçu un traitement par Spravato 84 mg ou placebo en solution pour pulvérisation nasale deux fois par semaine pendant 4 semaines. Tous les patients ont reçu une prise en charge standard, comprenant une hospitalisation initiale et un traitement par antidépresseur (AD) oral récemment initié ou optimisé (AD en monothérapie ou AD plus thérapie de potentialisation), tel que déterminé par l'investigateur. Selon le médecin, une hospitalisation psychiatrique d'urgence était cliniquement justifiée en raison du risque immédiat de suicide du patient. Après la première dose, une seule réduction de la posologie de Spravato à 56 mg était autorisée pour les patients qui présentaient une mauvaise tolérance à la posologie de 84 mg.
Les caractéristiques initiales démographiques et les caractéristiques de la maladie des patients des études SUI3001 et SUI3002 étaient similaires entre les groupes Spravato associé à une prise en charge standard ou placebo en pulvérisation nasale associé à une prise en charge standard. L'âge médian des patients était de 40 ans (18 à 64 ans), 61 % étaient des femmes ; 73 % d'origine ethnique blanche et 6 % d'origine ethnique noire ; et 63 % des patients ont rapporté au moins une tentative de suicide précédente. Avant d'entrer dans l'étude, 92 % des patients étaient sous traitement antidépresseur. Pendant l'étude, dans le cadre de la prise en charge standard, 40 % des patients ont reçu des AD en monothérapie, 54 % des patients ont reçu des AD plus thérapie de potentialisation, et 6 % ont reçu les deux, AD en monothérapie/AD plus thérapie de potentialisation.
Le critère principal d'efficacité était la réduction des symptômes de l'épisode dépressif caractérisé tel que mesuré par la variation du score total MADRS entre l'initiation et 24 heures après la première dose (Jour 2).
Dans les études SUI3001 et SUI3002, Spravato associé à une prise en charge standard a démontré une supériorité statistique au niveau du critère principal d'efficacité par rapport au placebo en pulvérisation nasale associé à une prise en charge standard (voir Tableau 12).
Tableau 12 : Principaux résultats d'efficacité concernant la variation, par rapport à l'initiation, du score MADRS total, 24 heures après la première dose (études SUI3001 et SUI3002)
(ANCOVA BOCF*)
N° de l'étude . Groupe de traitement Nombre
de
patients
Score
moyen
à
l'initiation
(ET)
Variation
moyenne
(MC) par
rapport à
l'initiation à
24 heures
après la
première
dose (ES)
Différence
moyenne
(MC)
(IC à 95 %)§
Étude 1
(SUI3001)
Spravato 84 mg + prise en
charge standard
112 41,2 (5,87) -15,7 (1,05) -3,7
(-6,41 ; -0,92)
P=0,006
Placebo en pulvérisation
nasale + prise en charge
standard
112 41,0 (6,29) -12,1 (1,03)
Étude 2
(SUI3002)
Spravato 84 mg + prise en
charge standard
114 39,5 (5,19) -15,9 (1,02) -3,9
(-6,65 ; -1,12)
P=0,006
Placebo en pulvérisation
nasale + prise en charge
standard
113 39,9 (5,76) -12,0 (1,06)
Études 1 et
2 regroupées
Spravato 84 mg + prise en
charge standard
226 40,3 (5,60) -15,8 (0,73) -3,8
(-5,69 ; -1,82)
Placebo en pulvérisation
nasale + prise en charge
standard
225 40,4 (6,04) -12,1 (0,73)

ET = écart type ; ES = erreur standard ; moyenne MC = moyenne des moindres carrés ; IC, intervalle de confiance.
* Analyse ANCOVA avec report de l'observation initiale : Dans SUI3001, 2 patients (1 patient dans chaque groupe) n'ont pas eu le score MADRS total au Jour 2 (24 heures après la première dose) et dans SUI3002, 6 patients (4 patients sous eskétamine et 2 patients sous placebo) n'ont pas eu le score MADRS total au Jour 2 (24 heures après la première dose). Pour ces patients, on suppose que le niveau de dépression revient au niveau de référence (c.-à-d. le niveau de dépression est le même qu'au début du traitement) et les scores MADRS totaux à l'initiation ont été reportés pour l'analyse
‡ Eskétamine ou placebo administré par voie nasale
§ Différence (Spravato + prise en charge standard moins placebo en pulvérisation nasale + prise en charge standard) pour la variation moyenne des moindres carrés par rapport à l'initiation
# Groupes de traitement qui étaient statistiquement et significativement supérieurs au placebo en pulvérisation nasale + prise en charge standard
Les différences de traitements (IC à 95 %) dans la variation du score total MADRS entre l'initiation et le jour 2 (24 heures après la première dose) entre Spravato associé à une prise en charge standard et placebo associé à une prise en charge standard étaient de -4,70 (-7,16 ; -2,24) pour la sous-population ayant rapporté une tentative de suicide précédente (N=284) et de -2,34 (-5,59 ; 0,91) pour la sous-population n'ayant pas rapporté de tentative de suicide précédente (N=166).
Évolution dans le temps de la réponse au traitement
Dans les deux études SUI3001 et SUI3002, une différence liée au traitement par Spravato par rapport au placebo a été observée à partir de 4 heures. Entre 4 heures et le Jour 25, fin de la phase de traitement, tant le groupe Spravato que le groupe placebo ont continué à s'améliorer ; la différence entre les groupes jusqu'au Jour 25 a globalement persisté, mais n'a pas semblé augmenter au fil du temps. La Figure 3 illustre l'évolution au cours du temps du critère principal d'efficacité soit la variation du score total MADRS en utilisant les données combinées des études SUI3001 et SUI3002.
Figure 3 : Variation moyenne (moindres carrés)), par rapport à l'initiation, du score MADRS total au fil du temps dans SUI3001 et SUI3002* (données combinées, ensemble d'analyse de la sécurité d'emploi) – ANCOVA BOCF
SPRAVATO + traitement recommandé
Placebo + traitement recommandé
* Remarque : Dans ces études, après la première dose, une seule réduction de la posologie de Spravato à 56 mg a été autorisée pour les patients présentant une mauvaise tolérance à la posologie de 84 mg. Une réduction de la posologie de Spravato, de 84 mg à 56 mg, deux fois par semaine a été effectuée chez environ 16 % des patients.
Taux de rémission
Dans les études de phase 3, le pourcentage de patients ayant obtenu une rémission (score total MADRS ≤12 à tout moment pendant l'étude) était plus élevé dans le groupe Spravato + prise en charge standard que dans le groupe placebo + prise en charge standard à chaque mesure pendant la phase de traitement en double aveugle de 4 semaines (Tableau 13).
Tableau 13 : Les patients ayant obtenu une rémission de l'épisode dépressif caractérisé ; phase
de traitement en double aveugle ; ensemble complet d'analyse de l'efficacité
SUI3001 Études regroupées
SUI3002
(SUI3001 et SUI3002)
Placebo +
prise en
charge
standard
Spravato
+ prise
en
charge
standard
Placebo + Spravato + Placebo +
Spravato +
prise en prise en prise en
prise en charge
charge charge charge
standard
standard standard standard
112 112 113 114 225 226
Jour 1, 4 heures après la
première dose
Patients avec une
rémission de l'EDC
9 (8,0 %) 12
(10,7 %)
4 (3,5 %) 12 (10,5 %) 13 (5,8 %) 24 (10,6 %)
Jour 2, 24 heures après
la première dose
Patients avec une
rémission de l'EDC
10 (8,9 %) 21
(18,8 %)
12 (10,6 %) 25 (21,9 %) 22 (9,8 %) 46 (20,4 %)
Jour 25 (pré-dose)
Patients avec une
rémission de l'EDC
38 (33,9 %) 46
(41,1 %)
31 (27,4 %) 49 (43,0 %) 69 (30,7 %) 95 (42,0 %)
Jour 25 (4 heures après
la dose)
Patients avec une
rémission de l'EDC
42 (37,5 %) 60
(53,6 %)
42 (37,2 %) 54 (47,4 %) 84 (37,3 %) 114 (50,4 %)
EDC = épisode dépressif caractérisé
Remarque : La rémission est basée sur un score total MADRS de ≤12. Les patients qui n'ont pas rempli ces critères ou qui ont
interrompu avant la mesure pour quelque raison que ce soit ne sont pas considérés en rémission.

Effets sur la suicidalité
Dans l'ensemble, les patients des deux groupes de traitement ont présenté une amélioration de la sévérité de la suicidalité, mesurée par l'échelle révisée de l'Impression Clinique Globale – sévérité de la suicidalité - (Clinical Global Impression – Severity of Suicidality – revised / CGI-SS-r) au critère d'évaluation à 24 heures, malgré l'absence d'une différence statistiquement significative entre les groupes de traitement.
L'efficacité à long terme de Spravato dans la prévention du suicide n'a pas été établie.
Population pédiatrique
L'Agence européenne des médicaments a différé l'obligation de soumettre les résultats d'études réalisées avec Spravato pour le traitement des épisodes dépressifs caractérisés résistants dans un ou plusieurs sous-groupes de la population pédiatrique (voir rubrique 4.2 pour les informations concernant l'usage pédiatrique).

Source : EMA

side-effect

Effets indésirables

  • augmentation de la pression artérielle

  • bouche sèche

  • céphalée

  • dysgueusie

  • hypoesthésie

  • hypoesthésie buccale

  • nausée

  • sensation vertigineuse

  • somnolence

  • trouble dissociatif

  • vertige

  • vomissement

pill

Liste des spécialités disponibles

Source : BDPM

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