De la mycose buccale à l’hypokaliémie

Lors de la visite de sortie, le patient vous signale une gêne buccale ainsi qu’un goût métallique. Vous instaurez un traitement au fluconazole en suspension buvable à raison d’1 prise par jour pendant 14 jours. Vous prescrivez également une prise de sang à réaliser dans 48 heures et reprogrammez une visite dans 15 jours. 

Dans ses antécédents, on retrouve un diabète de type 2 évoluant depuis de nombreuses années, plusieurs épisodes de décompensation cardiaque ayant nécessité des hospitalisations ainsi qu’un cancer de la prostate traité par curiethérapie.

Son traitement de sortie comprend :

• Lantus 16 UI le soir
• Furosémide 40mg-20mg-0
• Potassium 600mg : 2-1-0
• Permixon (Serenoa repens Extrait) 160mg : 1-0-1
• Zyma-D (Colécalciférol) 80 000 UI : 1 amp tous les 3 mois
• Mianserine 10 mg : 0-0-1

Quelques jours plus tard, ce patient vous rappelle. Il présente une plainte musculaire à type de myalgie et de crampe musculaire associée à une constipation. 

Vous demandez une prise de sang le jour même. Cette dernière confirme votre hypothèse diagnostique et décèle une hypokaliémie.

Or sur ses précédentes prises de sang, votre patient ne présentait pas d’hypokaliémie. Il est habituellement bien équilibré sur le plan hydro-électrolytique avec ses autres médicaments.

Vous vous posez la question d’une éventuelle iatrogénie du fluconazole.

Recherchez maintenant sur POSOS ; quelques clics suffisent :

Via l’onglet « Effets indésirables », saisissez l’ensemble des médicaments du patient.

C’est bien ce que vous pensiez, le fluconazole peut-être à l’origine d’une hypokaliémie. Vous souhaitez donc une alternative thérapeutique. POSOS vous propose alors la Nystatine.

Voici ce qu'il faut retenir :

• Le fluconazole peut-être responsable d’une hypokaliémie modérée ; 
• La fréquence de cet effet indésirable est rare (<1%) ;
• Une surveillance biologique rapprochée est nécessaire en cas de prescription de fluconazole en association avec d’autres médicaments hypokaliémants.